samedi 4 mai 2013

Je me souviens de cette fin du mois d'Avril 1987. Venant de ma Bretagne, tout juste arrivé à Paris comme beaucoup ont pu faire avec une valise pleine de rêves.
Je m'en souviendrai toujours car quelques jours après avoir foulé les quais de la gare Montparnasse, une nouvelle terrible est venue faire la une des journaux; la disparition de Dalida.

J'aimais beaucoup cet artiste, autant que la femme car la route d'un artiste est un chemin jonché de fleurs, bonheurs vite envolés, et de pierres qui portent le poids de leurs douleurs.

Elle aura enrichi sa route de sa passion et de sa solitude, à son détriment, comme sait le faire ce genre d'artiste, sans se mesurer ni s'économiser.

C'est dans un cabaret de Montmartre, place du Tertre, à deux pas de sa maison rue d'Orchamps, qu'est venu me voir sur la recommandation d'un ami, Pascal Sevran.

A l'époque, j'avais un tour d'humoriste imitateur. Sevran a de suite senti en moi cette passion pour la chanson. Il m'a programmé 15 jours plus tard dans ses émissions, en pleine période de fêtes de fin d'année pour interpréter des titres du répertoire classique entouré d'une revue digne des plus grands cabarets Parisiens.
Ce pari fou et démesuré au regard de mon expérience m'avait ébloui et je fis tout pour en être à la hauteur, même si aujourd'hui, je revois ces enregistrements avec un certain grincement de dents.

La première chanson que j'ai écrite à cette époque, nous sommes en 1992, ou pas loin, fut "Yolanda". Les mots me sont venus sans que je m'en rende compte, chaque fois que j'arrivais sur la place du tertre. Plusieurs années de cabarets dans ce fief Montmartrois m'ont imbibé d'un esprit magique et enivrant.
L'âme de Dalida y contribuait grandement.

Combien de fois je me suis rendu devant cette pierre magnifique, dernière demeure de mon idole dans le cimetière de Montmartre et la rue d'Orchamps? Je ne les compte plus.
J’ai ressenti, vécu et répété chaque mot de cette chanson avant de l’écrire. Biographie d'une période de ma vie et de l’admiration que je lui porte éternellement, rendant hommage à cette icône qui reste encore présente dans nos esprits et si vous saviez combien encore, dans les recoins de la place du Tertre.
J'ai eu le privilège de faire entendre la maquette de cette chanson à Pascal Sevran à la sortie de mon cabaret, dans son appartement rue Gabriel. Appartement qui avait précédemment appartenu à Picasso et que Dalida lui avait trouvé et obligé d’acquérir afin qu'il soit proche d'elle.

Quel bonheur de fouler une partie de l'intimité de Dali. De plus, cette maquette avait beaucoup plu à Pascal et il ne se privait pas à dire ce qu'il pensait des choses qui lui déplaisaient.

La version que j’ai interprétée dans « La chance aux chansons » avait été trop modifiée par un arrangement injustifié. Sevran me l’avait fait remarquer. Il préférait la première version.
C’est cette version d’origine que je vous livre. Certainement plus fidèle à l’esprit qui m’avait motivé.

Orlando, l’aura également entendue. On m’a dit qu’il l’a aimée, sans doute pas autant que moi...

http://www.youtube.com/watch?v=-gnSHlAqfPQ

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